Axe 4 – Transitions et territoires
Pour saisir scientifiquement les transitions qui traversent nos sociétés, une difficulté réside dans la complexité des processus en jeu – les transitions sont multiples, au cœur de processus et de discours variés et parfois divergents. L’axe 4 « Transitions et territoires » de Celest propose d’entrer dans cette complexité à partir des territoires, c’est-à-dire en en localisant l’expression d’une ou de plusieurs transitions, et en illustrant comment le jeu des acteurs opère, y compris à différentes échelles spatiales Cette démarche entend approcher la portée et les tensions entre différentes transitions. Par exemple, la transition numérique peut être en phase avec certains effets de la transition écologique, mais en contredire d’autres ; la transition énergétique peut se faire au risque de l’exclusion sociale ; la transition agroalimentaire au détriment d’une transition écologique. Ainsi, considérer le territoire comme point d’entrée de la recherche sur les transitions contribue à objectiver plus simplement les processus complexes à l’œuvre.
Le territoire est un concept polysémique, selon que sa définition se limite à l’étendue spatiale sur laquelle une collectivité exerce ses compétences, à l’espace fonctionnel des différents flux et pratiques, à l’espace construit par le réseau d’interrelations de ses acteurs, ou aux sentiments d’appartenance et d’appropriation des groupes qui y résident. Dans tous les cas, il s’agit d’un objet de recherche qui permet d’envisager les transitions sous l’angle des politiques, des discours et des récits, des perceptions et des représentations de ceux qui vivent, et des effets des différents contextes. Les territoires doivent être considérés eux-mêmes comme des objets en transition, reflétant les transformations que les groupes opèrent avec leur environnement.
Enfin, le territoire est aussi une invitation au décentrement scientifique. Ce concept, largement utilisé dans la recherche francophone, se distingue du Raum allemand et du Place et du Space anglais. La spatialité des groupes humains et leur manière de vivre les transitions diffèrent d’un pays à l’autre et d’une organisation à l’autre. En plus des investigations sur la Lorraine, les études comparatives internationales sont requises pour faire progresser les connaissances, avec une prise en compte particulière du contexte transfrontalier de la Lorraine.
Le 1er volet de l’axe 4 s’attache à étudier les effets territoriaux des politiques de transition, le 2nd volet les transitions mêmes que traversent les territoires, aux prises avec les dynamiques de déterritorialisation et de reterritorialisation. Dans chacun des volets, les chercheurs travaillent en relation avec les trois autres axes de Celest, ainsi qu’avec les programmes de l’Initiative d’Excellence Lorraine.
Les résultats consistent en monographies, permettant d’explorer différentes manifestations des transitions et de mieux les caractériser conceptuellement. Les chercheurs de l’axe 4 sont particulièrement impliqués dans la mise en place d’un atlas des transitions.

