Axe 1 — Transitions dans les pratiques scientifiques : interdisciplinarité et recherches participatives
Les transitions qui traversent nos sociétés ne concernent pas uniquement les sphères économique, écologique ou sociale : elles transforment également les manières de faire de la science, d’en partager les résultats et d’en définir les finalités. L’axe « Transitions dans les pratiques scientifiques » de CELEST se consacre à l’analyse et à l’accompagnement de ces mutations, en s’intéressant particulièrement à deux dynamiques majeures : l’interdisciplinarité et les recherches participatives. Ces deux dimensions partagent une ambition commune : repenser les frontières entre disciplines, institutions et acteurs, afin de produire des connaissances à la fois plus intégrées, plus réflexives et plus pertinentes face aux grands défis contemporains.
L’axe part du constat que la recherche scientifique connaît aujourd’hui une profonde mutation. Les modes de production, d’évaluation et de diffusion des savoirs se transforment sous l’effet conjugué de nouvelles attentes — interdisciplinarité, science ouverte, innovation responsable, engagement sociétal, développement durable. Ces évolutions dépassent les seules dimensions organisationnelles ou technologiques : elles redéfinissent les cadres épistémiques, les valeurs et les récits qui orientent l’activité scientifique. L’essor de l’intelligence artificielle accentue ces recompositions, en reconfigurant les pratiques de production et d’interprétation des connaissances, tout en soulevant des enjeux inédits de responsabilité et d’éthique.
En s’inscrivant dans cette perspective, l’axe 1 de CELEST vise à comprendre et accompagner les transitions internes à la recherche elle-même. Il s’intéresse aux manières dont les chercheurs et chercheuses, les institutions et les partenaires extra-académiques reconfigurent leurs modes de collaboration, redéfinissent la notion de légitimité scientifique et explorent de nouvelles formes de production collective de connaissances.
Le premier volet étudie les conditions de l’interdisciplinarité, qu’elle se déploie au sein de projets, de laboratoires ou de politiques de site. Il s’intéresse aux formes d’organisation collective, aux cultures scientifiques en dialogue et aux cadres de reconnaissance qui favorisent ou freinent la collaboration. Il s’agit de dépasser la juxtaposition des savoirs pour comprendre comment se construisent de véritables espaces d’intercompréhension scientifique, capables de produire des connaissances partagées et d’innover sur le plan méthodologique.
Le second volet se concentre sur les recherches participatives et collaboratives : sciences citoyennes, recherches-action, co-construction avec les acteurs du territoire. Ces approches invitent à repenser la place du chercheur et la légitimité des savoirs issus de l’expérience. L’objectif est d’identifier les conditions éthiques, méthodologiques et institutionnelles d’une co-production rigoureuse et socialement pertinente des connaissances.
Ces travaux nourrissent également une dynamique pédagogique : formations par et à la recherche, ateliers interdisciplinaires, projets associant acteurs locaux et laboratoires. L’axe vise à former de nouvelles générations de chercheuses et chercheurs capables de naviguer entre disciplines, institutions et sociétés.
Pour l’Université de Lorraine, cet axe représente un levier stratégique : il valorise la richesse de son écosystème scientifique, marqué par la diversité disciplinaire et l’ancrage territorial. Les sciences humaines et sociales y jouent un rôle central, en apportant les outils nécessaires à la compréhension, la mise en récit et l’évaluation des transitions à l’œuvre.

