POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER PROFESSIONNELLEMENT EN QUELQUES MOTS ?
VOTRE PARCOURS, VOTRE DOMAINE DE RECHERCHE, VOTRE LABO, LE LIEU OÙ VOUS ÊTES SITUÉ, VOS INTERACTIONS AVEC L’UL ET LE CNRS ?..

Docteur de l’université de Tours, je suis maître de conférences en musicologie à l’université de Lorraine depuis 2024 et suis rattaché au CRULH (Centre de Recherche Universitaire Lorrain d’Histoire). Mes recherches se concentrent sur l’étude des polyphonies de la fin du Moyen Âge occidental, plus particulièrement le motet. J’analyse, entre autres, les processus de création au regard du contexte scientifique et intellectuel des derniers siècles du Moyen Âge ainsi que les procédés rhétoriques et poétiques employés dans les corpus latins.

Je travaille également dans le cadre des humanités numériques à travers plusieurs projets. Je copilote le Cluster 6 Biblissima+ dédié à l’étude des sources musicales anciennes et participe au consortium en musicologie Musica2 (IR* Huma-Num) dans lequel je dirige le GT dédié à la MEI (Music Encoding Initiative). Ainsi, mes recherches reposent en partie sur des stratégies numériques et, notamment, sur l’usage d’outils en intelligence artificielle appliqués aux répertoires musicaux du Moyen Âge.

POURQUOI AVOIR VOULU VOUS ENGAGER EN QUALITÉ DE RESPONSABLE D’AXE AU SEIN DE LA MAISON ?

En tant qu’enseignant-chercheur, il m’apparait important de m’engager activement dans les structures et laboratoires qui animent la vie scientifique de l’université. Ayant travaillé par le passé en collaboration avec la MSH Val de Loire, je suis sensible à la mission des MSH, à leur rôle structurant et fédérateur. C’est pourquoi j’ai à cœur de contribuer à l’activité de la MSH Lorraine, notamment en matière d’humanités numériques. Mon intérêt pour les techniques informatiques et l’ouverture des données me mène à régulièrement collaborer avec des collègues d’horizons variés. En intégrant la MSH Lorraine, je souhaite ainsi initier et maintenir de nouvelles synergies entre disciplines en mettant à profit mon expertise.

QUELLES SONT VOS ORIENTATIONS STRATÉGIQUES POUR L’AXE QUE VOUS ANIMEZ ?

À travers CREAVA, je tiens à mettre en lumière les méthodes et données numériques développées et utilisées par les chercheuses et chercheurs de l’université. Par leur documentation et leur transmission, je souhaite les valoriser à l’échelle nationale et européenne, notamment par le biais de plateformes en science ouverte comme le SSH Open Marketplace ou encore l’EOSC. L’objectif est donc à la fois de faire rayonner les compétences informatiques de l’université, mais également de contribuer à l’enrichissement des stratégies, outils et données en humanités numériques.

Cette mission est aussi l’occasion d’accompagner les collègues dans la FAIRisation de leurs projets et résultats de recherche. L’ouverture des données et leur interopérabilité sont aujourd’hui des conditions sine qua non à la réussite et la pérennité des activités scientifiques. CREAVA se révèle être un relais des principes, formats et usages de l’open access et de l’open source défendus par les principales infrastructures numériques.

Pour finir, je souhaite également que CREAVA soit un vecteur d’échanges et un axe fédérateur à travers des journées d’étude transversales autour des pratiques numériques et leur transmission didactique.

QUELLE EST VOTRE ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE DE CES DEUX DERNIÈRES ANNÉES ? 

• Kévin Roger, Le motet du XIV^e siècle. Une subtile histoire du temps, ARTEHIS Éditions, 2025, https://doi.org/10.4000/133br.
• Kévin Roger et David Fiala, « Connecting Online Early Music Libraries and Musicological Resources: Experiments in Ergonomics in the Biblissima+ Framework », DLfM ’23: Proceedings of the 10th International Conference on Digital Libraries for Musicology, éd. Martha E. Thomas, New York, ACM, 2023, p. 128-131.
• Journée d’étude « Transmettre la musique hier et aujourd’hui : de la tablette d’argile à l’IA », organisée par le département de musicologie de Metz, Salle Thélème (Espace Rabelais), Ile du Saulcy, Metz, 7 mai 2025.