Stéphanie Pourquier-Jacquin (CNAM-Inseac, DICEN-Idf), Les réalisatrices qataries, vitrine d’un cinéma en devenir ?
Résumé de la communication:
En décembre 2018, le Festival du film de Ajyal, à Doha, au Qatar, a créé l’événement en mettant en avant le travail de femmes réalisatrices. Alors que la présence des femmes dans l’industrie du septième art et la sous-représentation des femmes dans les nominations et les palmarès des évènements internationaux sont régulièrement pointés du doigt, le Qatar fait office d’exception en communiquant sur le fait que 60% des cinéastes qui évoluent dans un secteur en pleine émergence sont des femmes. À travers le Doha Film Institute (DFI), cette caractéristique est mise en avant dans les médias pour souligner la singularité d’un cinéma en quête de reconnaissance mondiale.
Au regard de la volonté politique locale de développement économique et social qui est aujourd’hui affichée par le régime de l’émirat, la focale amenée par les acteurs politiques et culturels du Qatar sur les femmes cinéastes, ainsi que la manière dont les femmes s’investissent dans ce paysage culturel permettent d’envisager ces différents facteurs comme des éléments de communication politique. Nous pouvons alors voir une prise pour aborder et comprendre les dynamiques de la filière cinématographique et de ses acteurs dans un état qui tend à dépasser son image pour s’ouvrir sur le monde. Cette contribution propose d’étudier la singularité de l’industrie cinématographique du Qatar en nous intéressant à la volonté de développement social et économique de l’émirat, puis aux rôles du DFI et de ses évènements avant de nous intéresser aux femmes qui participent à la diffusion de la culture cinématographique qatarie.
Notice biobliographique :
Stéphanie Pourquier-Jacquin est maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication au Conservatoire National des Arts et Métiers, au sein de l’Institut National Supérieur de l’Éducation Artistique et Culturelle (Cnam-Inseac). Membre du laboratoire DICEN-Idf, ses recherches portent sur l’éducation artistique et culturelle au travers le cinéma et l’éducation à l’image et aux médias. Elle aborde les pratiques cinématographiques et la relation au septième art à travers le temps et les pratiques, de la sortie en salle à la pratique domestique et les usages sociaux du numérique dans la construction de l’identité culturelle. Ses derniers travaux traitent des pratiques cinématographiques des étudiants sous le regard des exploitants, leur affichage sur les réseaux sociaux et l’expérience festivalière des étudiants.